BMCR 2025.07.35

Ilias diachronica. Sprachgeschichtliche Textbearbeitung und unitarische Analyse

, Ilias diachronica. Sprachgeschichtliche Textbearbeitung und unitarische Analyse. Göttingen: Vandenhoeck and Ruprecht, 2024. Pp. liv, 1054. ISBN 9783525302958.

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L’imposante somme recensée ici, scindée en deux tomes de pagination continue, est l’aboutissement de plusieurs travaux consacrés à la langue et la versification des épopées homériques par Eva Tichy, professeur émérite de l’université de Freiburg im Breisgau, par ailleurs éminente spécialiste de linguistique indo-européenne et indo-iranienne. Elle s’inscrit dans la lignée d’une étude de Nils Berg (1978) sur l’origine de l’hexamètre dactylique grec, suivie d’autres travaux en collaboration (Berg-Lindeman 1992 ; Berg-Haug 2000 ; cf. Haug-Welo 2001). Eva Tichy a adhéré très tôt à la théorie de Nils Berg (voir Tichy 1981). Mais c’est surtout à partir de la fin des années 2000 que sa pensée sur l’idée d’une versification épique antérieure à l’hexamètre dactylique s’est développée, à travers un ouvrage (2010) et trois études ponctuelles (2009, 2012, 2018b).

Pour présenter dans ses grandes lignes la théorie d’Eva Tichy, sans entrer dans le détail des modifications qu’elle a pu apporter au modèle de Nils Berg, il faudrait partir d’un vers originel de 15 syllabes, issu de la rencontre de deux vers plus courts (à la manière de ce que l’on trouve dans la poésie sanskrite, ou encore dans la lyrique grecque avec le vers priapéen, tétramètre choriambique catalectique constitué d’un membre glyconéen de 8 syllabes et d’un membre phérécratéen de 7 syllabes) : un vers de 8 syllabes contenant un choriambe (– ⏑ ⏑ –) dans certaines positions (syllabes 1-4 : dimètre choriambique I ; syllabes 3-6 : glyconéen ; syllabes 5-8 : dimètre choriambique II), et un vers de 7 syllabes semblable au vers phérécratéen (glyconéen catalectique : × × – ⏑ ⏑ – ×[1]) ou au vers aristophanien (– ⏑ ⏑ – ⏑ – ×). Certains de ces vers de 15 syllabes pouvaient présenter une succession de 6 séquences de forme – ⏑ ⏑ ou – – : ils auraient constitué le point de départ du vers épique, en admettant que secondairement (sans entrer, ici encore, dans le détail de l’analyse), les séquences de forme dactylique ou spondaïque aient pu y devenir interchangeables. Plusieurs hexamètres de l’Iliade auraient conservé leur forme originelle, par exemple le suivant (cf. Tichy 2018b, p. 350) : χρὴ μὲν δὴ τὸν |μῦθον ἀπη|λεγέ|ως ἀποϝει|πεῖν (I 309), scandé – – – – [– ⏑ ⏑ –] ⏑ ⏑ [– ⏑ ⏑ –] × (voir p. 359, avec deux choriambes signalés entre deux barres verticales et en gras dans le texte grec, et entre crochets droits dans la glose métrique).

L’ouvrage proprement dit est occupé quasi intégralement par une reconstruction diachronique de l’Iliade (plutôt qu’une « édition » à proprement parler), rédigée entre 2010 et 2022. Chaque chant est introduit par quelques pages de remarques préliminaires. Celles-ci portent en particulier sur la composition du chant, présentée dans une perspective diachronique. On y trouve une évaluation de la répartition entre vers « anciens », où une versification antérieure à l’hexamètre pourrait être reconstruite, et vers « récents », hexamètres dactyliques composés directement en ionien (« originäre ionische Hexameter »), auxquels ne saurait être substituée une scansion relevant d’une structure métrique plus ancienne. Au sein de chaque chant, l’auteur procède à une reconstruction de tous les vers qui se prêteraient à être considérés comme « anciens », avec tout un appareil de signes ou de graphies visant à faciliter la lecture du chant ainsi reconstitué (mise en évidence des séquences choriambiques, avec notation des choriambes entre deux barres verticales et en gras ; indication de l’ancienne séparation du vers de 15 syllabes après la huitième syllabe ; etc.). Quant aux autres, aux vers « récents » composés directement en ionien et en hexamètres, Eva Tichy les distingue visuellement des autres au moyen d’une notation en italiques.

Le volume débute par une introduction assez fournie, suivie d’un tableau de statistiques présentant, à l’intérieur de chaque chant, les pourcentages de vers tenus par l’auteur pour anciens ou pour récents. L’introduction expose la méthode, avec un état de l’art depuis les travaux de Nils Berg, puis la manière dont doivent être lus et interprétés le texte retenu ainsi que les deux apparats : celui du haut, le plus bref, sur le texte transmis par la tradition, lorsqu’Eva Tichy l’a modifié ; celui du bas, beaucoup plus développé, qui fournit une série de parallèles (phraséologiques, etc.) susceptibles d’appuyer la reconstruction du texte originel. Elle aborde ensuite différents aspects de la langue homérique, dont trois règles syntaxiques concernant l’ordre des mots régi par la loi de Wackernagel, l’emploi du duel ou du pluriel, et les formes verbales conjuguées munies ou non d’un augment (« Injunktiv und Augmentpräterita » : βάλε / ἔβαλε, etc.). La fin de l’introduction revient sur la question des vers anciens et des vers récents, tout en éclairant la seconde partie du sous-titre du livre (« unitarische Analyse »). L’idée y est avancée que parmi les vers récents se compteraient notamment ceux à fonction narrative, au moyen desquels le poète ionien (« der ionische Iliasdichter »), assimilé à « Homère », organise le déroulement de l’action, structure le récit, ménage des transitions, etc.

Le livre se termine par quatre exemples théoriques de lyrique préhomérique (H 417-432, I 529-599, X 8-20, X 490-504). Suivent une courte bibliographie (6 pages) ainsi que deux brefs index des auteurs modernes et des mots grecs.

L’objectif principal du livre est essentiellement pratique. Si l’introduction revient sur l’histoire de la question et expose plusieurs aspects de la méthode de l’auteur, elle ne reprend pas pour autant tous les enjeux théoriques posés dans ses travaux précédents. Il s’agit surtout d’offrir ici au lecteur les moyens de disposer désormais d’une vision totale de ce qu’une théorie métrique inspirée des travaux de Nils Berg est susceptible d’apporter à une compréhension diachronique de l’Iliade.

Cette visée pratique explique le caractère extrêmement succinct de la bibliographie : Eva Tichy a pris le parti de proposer sa reconstruction personnelle de l’Iliade, presque indépendamment de toute discussion de ses choix par comparaison avec d’autres travaux sur la langue homérique ou sur l’origine de l’hexamètre dactylique[2]. C’est une position que l’on peut être tenté de déplorer. Mais d’un point de vue matériel, les dimensions impressionnantes de l’ouvrage excluaient presque nécessairement ce type de débats. Ce sera donc au lecteur cultivé de procéder lui-même à une telle évaluation. On ne trouve ainsi strictement aucune référence à des ouvrages dont les auteurs ont travaillé de très près sur la composition des poèmes homériques d’un point de vue de linguistique diachronique, et, le cas échéant, sur le « texte » homérique à reconstruire plus anciennement que celui qui a été transmis par la tradition, tels ceux de Manu Leumann (1950), Steve Reece (2009) ou Claire Le Feuvre (2015, 2022). Il est exceptionnel qu’Eva Tichy évoque une référence bibliographique qui aille soit à l’encontre, soit même dans le sens de ses propres reconstructions[3].

Ce choix a beau être compréhensible d’un point de vue matériel, il aboutit néanmoins à des manques criants lorsqu’Eva Tichy évoque certaines questions linguistiques, étymologiques, etc., dans l’apparat inférieur. Je me limiterai à un seul exemple : il est curieux, p. 372, à propos du vers I 539, de lire seulement, sans le moindre renvoi bibliographique, une interprétation spéculative de χλούνης, épithète du nom du sanglier (χλούνην σῦν, reconstruit comme *χλοϝόνην σῦν), au sens de « Flurschmarotzer » (« pique-assiette uel sim. »), anciennement « der das junge Grün genießt » (« qui jouit de la verdure naissante »), c’est-à-dire comme un composé de *χλοῦς, gén. χλοϝός (cf. χλόη « verdure ») et de ὀνίνασθαι « profiter de, jouir de ». Cette manière de présenter les choses est d’autant plus gênante que le dossier de χλούνης a été repris dernièrement, de manière exhaustive, par Claire Le Feuvre (2015, op. cit., p. 63-127), qui aboutit à une étymologie bien supérieure, et non compatible, d’ailleurs, avec la reconstruction métrique d’Eva Tichy.

Il est inévitable, par ailleurs, que dans un travail d’une telle ampleur, certains choix d’édition puissent être contestés. On peut ainsi se demander quelle est la motivation exacte de l’exclusion, au vers E 416, de l’accusatif singulier ἰχῶ du masculin ἰχώρ « sérosité, sanie », et de son remplacement par ἰχῶρα (correction d’Eva Tichy), alors même que ἰχῶ (hapax, thème sigmatique contracte) est une lectio difficilior par rapport à ἰχῶρα. S’agit-il d’une correction exclusivement due à la nécessité de remonter à un vers épique de 15 syllabes ? On peut soupçonner ici un problème de circularité du raisonnement. Par ailleurs, à propos de la séquence οὔ πως ἐστὶ(ν), attestée à plusieurs reprises, Eva Tichy signale (p. xxii n. 18) qu’il faudrait corriger (indépendamment, en l’occurrence, de la seule question métrique) en οὔ πως ἔστι(ν) (proclitique + enclitique + forme tonique) ou οὔ πώς ἐστι(ν) (proclitique + enclitique + enclitique), suivant les règles générales des suites de proclitiques et d’enclitiques. Mais la réalité doit être bien plus complexe : voir maintenant l’ouvrage, auquel Eva Tichy n’a pu avoir accès à temps, de Stephanie Roussou et Philomen Probert (2023, p. 243-248, et passim).

Les travaux issus des réflexions de Nils Berg sur l’origine de l’hexamètre, dont ceux d’Eva Tichy constituent le développement le plus remarquable, n’ont globalement rencontré jusqu’à présent qu’un enthousiasme très modéré de la part de la communauté scientifique, lorsqu’ils ne se sont pas heurtés à de franches critiques. Même un auteur comme Martin L. West (2011), qui, dans son compte rendu de Tichy (2010), avait témoigné de sa sympathie envers l’idée de tirer l’hexamètre d’un type de mètre disposant de points de comparaison avec la métrique sanskrite et, à l’intérieur du grec, avec celle de la poésie lyrique, et qui avait pu se dire convaincu de la crédibilité globale des différentes phases de l’évolution posée par Nils Berg à partir d’un tétramètre choriambique catalectique, concluait néanmoins que la théorie de Nils Berg et d’Eva Tichy n’était rien d’autre, à ses yeux, qu’« a promising theory, incapable of verification », et que sa mise en œuvre pratique à grande échelle relèverait, en quelque façon, d’un gaspillage d’ingéniosité (West 2011, p. 163 : « To convert reams of Homeric text into a hypothetical earlier metrical form is, I am afraid, wasted ingenuity »). Il faut relire l’ensemble de ce compte rendu de Martin L. West, de même qu’une autre critique largement pertinente de Lucien van Beek[4], en lien avec le rejet, dans les reconstructions d’Eva Tichy[5], de l’idée selon laquelle certains vers homériques préserveraient la trace de liquides voyelles issues de la couche la plus ancienne de la langue épique[6]. Les critiques de Martin L. West et de Lucien van Beek se rejoignent sur plusieurs points, notamment sur l’idée d’une existence assez précoce de l’hexamètre en grec, à une époque où les liquides voyelles existaient encore comme telles. En outre, Martin L. West souligne bien que s’il est assez aisé de convertir presque n’importe quel hexamètre homérique en tétramètre choriambique catalectique « à la Tichy », c’est aussi parce que les règles du jeu sont très souples, en comparaison de celles de la lyrique grecque : la quantité d’un certain nombre de syllabes du tétramètre est indifférente (ainsi, dans l’octosyllabe initial, seul le choriambe est de structure fixe, et il est d’ailleurs déplaçable en trois positions différentes), de sorte que si l’hexamètre transmis par la tradition fait, par exemple, un peu plus de 15 syllabes, il suffit bien souvent de tirer parti des syllabes de quantité indifférente du vers recherché pour retrancher sans grande difficulté une ou deux syllabes (une particule, un augment, etc.).

Il n’est nullement certain que le livre recensé ici parvienne à faire changer d’avis les fort nombreux chercheurs (auxquels je me rattache moi-même) qui n’ont pas été convaincus jusqu’ici par l’hypothèse dite de « Berg-Tichy ». Néanmoins, on doit être reconnaissant à Eva Tichy de n’avoir laissé à nul autre qu’à elle-même le soin de tirer toutes les conséquences de son modèle de reconstruction d’un tétramètre choriambique catalectique de 15 syllabes à l’origine de l’hexamètre. Il faut saluer cette entreprise de longue haleine, qui permettra aux partisans comme aux détracteurs de la théorie sur laquelle ce livre repose de se faire une idée exhaustive de ses conséquences pratiques en ce qui concerne l’Iliade.

 

References

Berg, Nils. 1978. « Parergon metricum: der Ursprung des griechischen Hexameters ». Münchener Studien zur Sprachwissenschaft, 37, p. 11-36.

Berg, Nils & Haug, Dag. 2000. « Innovation vs. Tradition in Homer – an Overlooked Piece of Evidence ». Symbolae Osloenses, 75, p. 5-23.

Berg, Nils & Lindeman, Fredrik O. 1992. « The etymology of Greek αὖος and Od. 19.327 αυσταλέος: Homeric Metrics and Linguistics – a Question of Priority ». Glotta, 70, p. 181-196.

Bozzone, Chiara. 2024. Homer’s Living Language. Formularity, Dialect, and Creativity in Oral-Traditional Poetry. Cambridge: Cambridge University Press.

Haug, Dag. 2002. Les phases de l’évolution de la langue épique. Trois études de linguistique homérique. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht.

Haug, Dag & Welo, Eirik. 2001. « The Proto-Hexameter Hypothesis: Perspectives for Further Research ». Symbolae Osloenses, 76, p. 130-136.

Kiparsky, Paul. 2018. « Indo-European origins of the Greek hexameter ». In: Dieter Gunkel & Olav Hackstein (eds.), Language and Meter. Leiden/Boston: Brill, p. 77-128.

Le Feuvre, Claire. 2015. Ὅμηρος δύσγνωστος. Réinterprétations de termes homériques en grec archaïque et classique. Genève: Droz.

Le Feuvre, Claire. 2022. Homer from Z to A. Metrics, Linguistics, and Zenodotus. Leiden/Boston: Brill.

Leumann, Manu. 1950. Homerische Wörter. Basel: Reinhardt.

Reece, Steve. 2009. Homer’s Winged Words. The Evolution of Early Greek Epic Diction in the Light of Oral Theory. Leiden/Boston: Brill.

Roussou, Stephanie & Probert, Philomen. 2023. Ancient and Medieval Thought on Greek Enclitics. Oxford: Oxford University Press.

Tichy, Eva. 1981. « Hom. ἀνδροτῆτα und die Vorgeschichte des daktylischen Hexameters ». Glotta, 59, p. 28-67 (= Tichy 2018a, p. 124-163).

Tichy, Eva. 2009. « Zwei vor-hexametrische Formeln: (εὐρὺ) κρείων Ἀγαμέμνων und ζείδωρος ἄρουρα ». In: Éric Pirart & Xavier Tremblay (eds.), Zarathushtra entre l’Inde et l’Iran. Études indo-iraniennes et indo-européennes offertes à Jean Kellens à l’occasion de son 65e anniversaire. Wiesbaden: Reichert, p. 313-326 (= Tichy 2018a, p. 561-578).

Tichy, Eva. 2010. Älter als der Hexameter? Schiffskatalog, Troerkatalog und vier Einzelszenen der Ilias. Bremen: Hempen.

Tichy, Eva. 2012. « Ilias diachronica: Zur sprach- und versgeschichtlichen Analyse des Ξ ». In: Michael Meier-Brügger (ed.), Homer, gedeutet durch ein großes Lexikon. Akten des Hamburger Kolloquiums vom 5.-8. Oktober 2010 zum Abschluss des Lexikons des frühgriechischen Epos. Berlin: De Gruyter, p. 335-372 (= Tichy 2018a, p. 579-618).

Tichy, Eva. 2018a. Kleine Schriften (Axel Metzger, ed.). Bremen: Hempen.

Tichy, Eva. 2018b. « Vom lyrischen zum epischen Vers: Der Hexameter und seine orale Vorgeschichte ». In: Dieter Gunkel & Olav Hackstein (eds.), Language and Meter. Leiden/Boston: Brill, p. 346-361 (= Tichy 2018a, p. 619-635).

van Beek, Lucien. 2014. « Homeric κρείων ‘lord’ and the Indo-European word for ‘head’ ». Indogermanische Forschungen, 119, p. 99-123.

van Beek, Lucien. 2022. The Reflexes of Syllabic Liquids in Ancient Greek. Linguistic Prehistory of the Greek Dialects and Homeric Kunstsprache. Leiden/Boston: Brill.

Wackernagel, Jacob. 1916. Sprachliche Untersuchungen zu Homer. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht.

West, Martin L. 2011. Compte rendu de Tichy (2010). Kratylos, 56, p. 156-163.

 

Notes

[1] × note une syllabe de quantité indifférente.

[2] Pour une synthèse commode sur l’origine de l’hexamètre, voir Bozzone (2024, p. 107-115), avec une présentation et une brève discussion de la théorie dite de « Berg-Tichy », ainsi que d’une autre théorie due à Paul Kiparsky (2018), qui propose elle aussi (p. 103-106) une utile synthèse critique des hypothèses antérieures (celle de Nils Berg en particulier, mais aussi celles de Martin L. West et de Gregory Nagy, ou encore celles, plus anciennes, de Karl Meister et d’Antoine Meillet).

[3] Par exemple, p. 12, à propos du vers A 102 où elle reconstruit *κρεείων pour κρείων, elle renvoie à Tichy (2009) en faveur de cette reconstruction, et, pour une reconstruction différente, à van Beek (2014).

[4] van Beek (2022, p. 49-54), avec bon nombre de références bibliographiques sur la théorie dite de « Berg-Tichy ».

[5] Même rejet chez Haug (2002, p. 49-67).

[6] Cette idée remonte à Jacob Wackernagel (1916, p. 172). Mais elle ne s’est véritablement développée que dans la seconde moitié du xxe siècle : voir une excellente histoire de la question et une défense à nouveaux frais de cette idée chez van Beek (2022).