BMCR 2009.11.16

Segni e immagini del potere tra antico e tardoantico: i Severi e la provincia Africa proconsularis (Seconda edizione rivista ed aggiornata). Testi e studi di storia antica

, Segni e immagini del potere tra antico e tardoantico: i Severi e la provincia Africa proconsularis (Seconda edizione rivista ed aggiornata). Testi e studi di storia antica. Catania: Prisma, 2007. ix, 538. ISBN 9788886808323. €60.00 (pb).

[Table of contents is given at the end of the review.]

Ce livre de poids (plus de 500 pages de texte, plus de 50 pages de bibliographie) est ambitieux: si l’on veut bien dépasser l’abstraction du titre (Segni e immagini del potere tra antico e tardoantico) et la réduction fallacieuse du sous-titre (I Severi e la provincia Africa Proconsularis), il s’agit, surtout dans les 280 pages de la première partie, d’une histoire, ou plutôt d’une réflexion très riche sur l’histoire politique et économique de l’Afrique du Nord antique (voir la table des matières en fin de compte-rendu); la deuxième partie (plus de 150 pages) est aussi une analyse du pouvoir impérial et dynastique, mais vu à travers l’iconographie des bâtiments officiels (arc de Tripoli, forum, temple et basilique de Lepcis principalement), et elle est à la fois plus classique et plus attendue.

De fait, la seule critique vraiment fondamentale que l’on peut adresser à ce livre est que son titre et son style fourvoient le lecteur, qui doit être particulrement averti: on attend une étude de la dynastie des Sévères (certes originaires de Tripolitaine) et de la province d’Afrique dans la première moitié du IIIe siècle (soit l’est de l’Algérie, la Tunisie, l’ouest de la Libye), et on trouve en réalité soit une étude des Emporia et grandes villes de la seule Tripolitaine côtière (dans la deuxième partie), tandis que le reste de l’ouvrage analyse l’histoire du Maghreb antique, allant de la période punique à l’empire tardif (la personne de Septime Sévère n’arrive qu’à la page 197), et s’étendant de la Numidie aux domaines agricoles du bassin de la Medjerda et au prolongement de la nouvelle province de Byzacène.

Une seconde critique, fondamentale mais peut-être moins grave, est que l’auteur a présenté sa matière sous forme d’un texte suivi assez abstrait et d’autre part, selon la tradition érudite, l’a appuyé sur de grosses notes infrapaginales qui sont autant d’excursus savants, documentés, utiles et très instructifs mais qu’on ne peut lire en même temps que le texte. C’est donc là un ouvrage difficile à pénétrer, d’autant que quelques défauts de présentation compliquent encore son abord: de nombreuses coquilles, surtout curieusement sur les titres français; ou bien l’accident arrivé à la figure 1 (carte de la province d’Afrique Proconsulaire, mais avec la Numidie et sans la Tripolitaine) qui s’est trouvée étirée dans le sens est-ouest et qui est inutilisable pour les distances; ou bien encore quelques inadvertances comme l’attribution (p. 226 note 38) à Cl. Lepelley du volume de J.-M. Lassère, Ubique Populus !

Au-delà de ces réserves néanmoins, on a là une étude importante, qui n’est peut-être pas à la lire en continu mais dont la consultation est extrêmement fructueuse sur tant de sujets divers. Si l’on commence par l’idéologie des images sévériennes, on ne peut qu’adhérer à la deuxième partie de l’ouvrage de Mme Cordovana qui étudie les concepts clés de cette iconographie (les vertus impériales sur l’arc de Tripoli, la Felicitas temporum illustrée par les temples du culte impérial, les légendes monétaires, etc) et il est juste de tordre le cou (p. 331-2) à l’illusion de l’importance politique de l’Afra origo de Septime Sévère (malgré la légende monétaire Indulgentia Augg in Carthaginem) et de replacer sa personnalité dans le cadre de l’idéologie impériale romaine (il aurait été bon dans l’analyse de cette iconographie de ne pas oublier les travaux de G. Sauron sur l’interprétation des images officielles). Du grand panorama de l’histoire politique, sociale, économique de l’Afrique qui constitue la première partie de l’ouvrage, il faut dire que c’est une belle et très érudite synthèse sur de grands sujets (par exemple le libéralisme ou le dirigisme dans le monde romain, le particularisme africain ou la généralité de la législation romaine: voir p. 158 la discussion pour l’époque d’Hadrien sur les domaines impériaux de Tunisie centrale et la loi de Delphes récemment publiée par J.-L. Ferrary et D. Rousset), mais on peut aussi être sensible aux multiples mises au point de détail bien informées que l’on trouve en bas de page et auxquelles on accède par de très bons index: citons ainsi, entre cent autres cas, des passages sur la résistance africaine (p. 65 note 104), sur le colonat, la villa et le domaine (p. 152), ou même sur la céramique africaine (p. 205 note 182). Sur le fond, tout l’ouvrage (surtout sa première partie) est un examen approfondi de la question: comment l’Afrique libyque, numide, punique devient totalement ou partiellement romaine? La réflexion qui a commencé au début du livre par le cas des Emporia de Tripolitaine qui vont devenir des cités classiques, ou par celui des relations des habitants de la plaine côtière avec les nomades, ou encore des productions agraires méditerranéennes et des zones désertiques, s’élargit à toute l’Afrique jusqu’à la création de la Numidie, avec des points forts comme l’étude de l’agriculture (à partir du dossier des textes trouvés dans le bassin moyen de la Medjerda, p. 147 et suiv.), ou comme la relation entre Africains plus ou moins romanisés et la vie du limes (p. 235 et suiv.). Ce sont là des points forts et convaincants dans un ouvrage de haute science, même si, comme il est naturel, on pourra ici aussi buter sur certaines considérations, comme par exemple p. 200, l’allégation de l’éclipse de l’évergétisme au IIIe siècle. Au total, un livre difficile mais qui donne vraiment à réfléchir.

INDICE
Prefazione
Introduzione

PARTE PRIMA: I SEGNI

CAPITOLO PRIMO. La provincia Africa Proconsularis e gli Emporia in età imperiale 19
1. La regio tripolitana: cenni di geografia regionale e condizioni climatiche 19
2. Tratti distintivi dei primi insediamenti costieri: le origini fenicio-puniche e la sudditanza cartaginese 28
3. Tardo ellenismo e ingerenza numida: l’Africa di Massinissa 37
4. La formazione della provincia Africa Proconsularis e gli Emporia: caratteri di un rapporto di privilegio 48
5. Città liberae et immunes 58
6. Aspetti di storia giuridico-istituzionale: assimilazione e “provincializzazione” 62
7. La I fase “neo-punica” 79
8. La II fase della “provincializzazione”: il proconsole e la città 84
8a. Adsimulatio-interpretatio: il forum vetus 89
8b. Verso la civitas. Leptitani e cives 108
9. La III fase: l’adlectio senatus 115

CAPITOLO SECONDO. L’entroterra: le strutture economiche e i sistemi produttivi 123
1. Gli êthne dell’entroterra: alcuni aspetti linguistici e culturali 124
2. Nomadi e sedentari ne1 pre-deserto tripolitano: organizzazioni sociali ed economia 133
3. Le forme della produzione: le strutture della proprietà agraria 147
4. Coloni, conductores, procuratores: la proprietà imperiale e la produttività economica 162
5. I volti del fiscus 183
6. Settirnio Severo e il controllo del territorio 197

CAPITOLO TERZO. Potere e territorio 209
1. I fines d’Africa: evoluzione e struttura della frontiera 212
2. Tribù semi-nomadi e terre de1 demanio tra l’Alto Impero e la Tarda Antichità: il limes severiano 235
3. Divide et impera: la creazione della provincia Numidia 259
4. Cartagine, Utica, Leptis Magna e lo ius italicum 267

PARTE SECONDA: LE IMMAGINI

CAPITOLO QUARTO. Immagini e simboli del potere 283
1. I temi del consensus: Virtus, Pax, Felicitas nel l’arco di Marco Aurelio e Lucio Vero ad Oea 288
2a. Felicitas temporum in communi patria: il tempio al genio della colonia 301
2b. Consecratio: legittimazione dinastica e trasmissione del potere ne1 santuario c.d. “di Ercole” a Sabratha 309
3. I Severi e i temi del consensus: motivi politici e mediazione in immagini 323
4. I Severi e i temi del consensus: favoritismo dinastico o sviluppo reale? 329
5. Forum novum Severianum: il complesso basilica-portico-tempio 341
6a. Il problema della destinazione cultuale 366
6b. Cognata numina divinae domus 371
7a. Arte della persuazione: uso e manipolazione del mito classico 377
7b. Nemesi e gli dei patrii: armonia solare, pace e benessere al mondo 394
8. Visioni di sintesi: i rilievi dell’arco tetrapilo 404

Appendice 433
Le fonti numismatiche 433
Conclusioni 449

Indici
Indici degli autori antichi 463
Indici delle iscrizioni 466
Indice dei nomi e delle cose notevoli 469
Indice dei luoghi 475
Indice delle figure 481

Bibliografia 485