Depuis les années 1920, le SEG apporte, sous la forme de volumes périodiques, des additions, des corrections et des compléments aux volumes publies des Inscriptiones Graecae (le corpus des inscriptions grecques publié à Berlin depuis plus de cent ans). Vigoureusement relancé à la fin des années 1970, doté d’une périodicité régulière, enrichi de précieux index, le SEG est devenu, avec le Bulletin épigraphique de la Revue des Études Grecques, dont les principes sont différents, l’un des deux outils de base pour établir une bibliographie en épigraphie grecque.
Le SEG a change d’éditeur: a compter du présent volume inclusivement, il est et sera publie chez Brill. Le volume 52 (2002) a paru effectivement en 2006. Il recense, en langue anglaise comme d’habitude, les publications de l’année 2002, ainsi que quelques publications plus anciennes non recensées dans les volumes précédents et aussi (sans prétention à l’exhaustivité) quelques publications postérieures relatives au matériel publié en 2002. Il apporte donc, sous une numérotation continue d’un bout à l’autre du volume (1998 notices dans le présent volume) sa moisson habituelle d’inscriptions nouvelles ou révisées, de livres et d’articles analyses, de tables de concordance entre publications anciennes et publications récentes, etc., le tout classé, pour l’essentiel, selon un ordre géographique immuable (avec, a la fin, une grosse section thématique, 200 notices environ), ou il est très facile de s’orienter grâce à la table des matières placée en tête de chaque volume.
Rendre compte d’un volume du SEG est une étrange entreprise: ces volumes collectifs recensent et résument des publications sans prétendre en faire la critique (mais sans s’interdire non plus, à l’occasion, corrections et améliorations); leur contenu, pour l’essentiel, est donc celui des publications recensées. Juger un volume du SEG, c’est donc juger les partis adoptes depuis des années dans cette publication. Or sur ce sujet, toutes les remarques possibles ont déjà été faites: on aimerait que les résumés soient moins purement signalétiques et plus souvent critiques (différence essentielle avec le Bulletin épigraphique de la Revue des Études Grecques), le système des abréviations, quoique logique (voir la p. IX du volume 52), fait la part trop belle aux sigles (qui n’accélèrent pas la consultation, surtout pour les non spécialistes), etc. Mais sur tous ces points, la communauté des épigraphistes a en quelque sorte tranche, faisant du SEG un instrument de travail majeur, même s’il est jugé imparfait. C’est bien pourquoi (difficulté supplémentaire) toute recension du SEG est, au fond, peu utile pour les épigraphistes, qui connaissent bien, pour les manier sans cesse des leur apparition sur les rayons des grandes bibliothèques, chacun des volumes publies.
C’est donc, sans doute, aux non épigraphistes (littéraires, linguistes, numismates, historiens peu familiers avec les inscriptions) qu’il faut d’abord signaler ce volume, et plus généralement le SEG. L’épigraphie n’a pas toujours bonne réputation auprès d’eux; et, dans beaucoup de publications estimables ou excellentes, on trouve encore trop de passages dont on ne peut pas ne pas penser qu’ils n’auraient pas été écrits, ou pas de la même façon, si l’auteur avait eu une familiarité même superficielle avec les inscriptions, ces documents grecs dont le nombre (faut-il le rappeler?) s’accroît tous les jours. Or le SEG serait pour eux un moyen commode de se tenir au courant de cette croissance. Il est écrit dans une langue pratiquée par tout le monde. Il reproduit le texte grec des inscriptions nouvelles et celui de beaucoup d’inscriptions anciennes, des lors qu’une publication nouvelle modifie l’aspect de ce texte. Il est pourvu d’index et de tables de concordance substantiels. Il est facile non seulement à consulter, mais aussi à parcourir, à cause de sa typographie aérée et claire et des titres en caractères gras donnés à chaque notice. Le solennel titre latin et le poids de chaque volume ne devraient pas décourager: il peut être feuilleté à la fois rapidement et utilement. Le seul reproche grave que tout lecteur, spécialiste ou non, puisse faire à ce volume, c’est son retard: quatre ans ont passe entre l’apparition des publications recensées et la publication de ce volume. On ne peut accabler les éditeurs: tout le monde a des publications en retard et cette grosse chronique annuelle est lourde à préparer et à publier. Il faut espérer qu’au moins les éditeurs puissent réaliser rapidement le voeu qu’ils formulent p. IX, celui de réduire rapidement le délai de quatre ans à trois ans.