BMCR 2017.10.38

Corpus der römischen Rechtsquellen zur antiken Sklaverei (CRRS), Teil 4.3

, Corpus der römischen Rechtsquellen zur antiken Sklaverei (CRRS), Teil 4.3: Erbrecht: Aktive Stellung, Personeneigenschaft und Ansätze zur Anerkennung von Rechten. Forschungen zur antiken Sklaverei – Supplement 3.4.3. Stuttgart: Franz Steiner Verlag, 2017. xxxviii, 418. ISBN 9783515115797. €72.00.

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On ne présente plus la vaste entreprise qu’est le Corpus der römischen Rechtsquellen zur antiken Sklaverei. Voici le neuvième volume publié depuis 1999. Le corpus devrait en compter plus de trente. C’est dire si le chemin est encore long avant d’en voir la fin.

La matière du corpus est répartie en dix parties. Dans la quatrième partie, qui traite de la position de l’esclave dans le droit privé, Martin Avenarius consacre le volume 3 aux sources juridiques relatives au droit successoral. Suivant le plan choisi par les éditeurs du corpus, l’auteur donne la liste des abréviations, la bibliographie (éditions des sources, traductions, littérature secondaire), une introduction, les textes accompagnés d’une traduction et de commentaires, enfin les index (sources puis personnes et matières). ). Il précise que pour garder au livre un volume acceptable, il a limité les commentaires aux aspects historico-juridiques et a laissé tomber les problèmes d’interpolations. Pour un approfondissement de ces sujets, il renvoie à la bibliographie spécialisée.

L’introduction fournit des informations nécessaires à la compréhension des textes. Quand l’esclave romain reçoit des donations comme héritier, légataire ou fidéicommis, quand il pose des actes juridiques, quand il réclame la protection juridique ou, enfin, quand il peut même prendre des dispositions testamentaires, il n’est pas alors simplement objet de règles ou de dispositions. Au contraire, il provoque lui-même des effets juridiques ou se trouve du côté « actif » des rapports juridiques ( aktive Stellung dans le sous-titre). Cette situation dévoile la reconnaissance progressive des premiers signes de changement vers une capacité juridique de l’esclave même si cette capacité est encore limitée. Certes le droit successoral n’est pas le seul domaine dans lequel on constate que l’esclave possède des droits. Mais, dans le droit successoral, le fait est particulièrement important et, en même temps, documenté de manière exceptionnelle : des effets juridiques en faveur de l’esclave s’y développent, tandis que celui-ci pose lui-même activement des actes juridiques, fait aboutir des intérêts au moyen de la procédure ou revendique des droits attachés à sa personne. L’auteur traite donc de l’esclave comme bénéficiaire ou intervenant juridique dans le droit successoral, de l’esclave dans le droit de la dévolution des biens par testament, de l’institution de l’esclave comme héritier et de l’acquisition des biens par l’esclave, du droit de l’esclave libéré sous condition ( statuliber), de l’acceptation de la succession en déshérence par un esclave.

Les textes rassemblés, traduits et commentés proviennent de l’ édit du préteur urbain (n os 1-3), du Gnomon de l’idiologue (4-7), des Institutes de Gaius (8-24), du Ps.-Ulpien (25-42), du Digeste (43-486), des collections juridiques privées post-classiques ( Fragmenta Vaticana [487-495], Epitome de Gaius [496-497], Sentences de Paul [498-505], Livre syro-romain [506, la traduction, mais pas le texte], Code Théodosien [507], Code Justinien [508-533], Institutes de Justinien [534-551] et Paraphrase de Théophile [552]).

Comme les éditeurs des différents volumes continuent de suivre de près les principes énoncés dans les Prolegomena,1 le volume recensé tombe sous le coup des critiques formulées auparavant. L’ouvrage s’adresse avant tout aux historiens de l’esclavage. A la recherche des sources juridiques susceptibles de conforter ou d’infirmer les données qu’ils ont trouvées dans les autres sources, ces historiens seront sensibles à l’exhaustivité du dépouillement. Est-elle atteinte ? B.W. Frier relève plusieurs lacunes dans le volume I sur les fondements du statut servile d’après le ius gentium et le ius civile.2 Sur ce point, étant donné que la collecte des textes rassemblés dans le volume recensé a fait l’objet d’un travail préparatoire par une groupe de travail, on peut espérer une amélioration. Les textes sont donnés dans l’édition la plus utilisée par les juristes ; il s’agit d’éditions de bon aloi. L’apparat critique est quasi inexistant, mais je ne vois pas là un vice rédhibitoire. En effet, il faut utiliser les volumes du CRRS comme les volumes de la Loeb Classical Library dont l’apparat critique est réduit : il s’agit de prendre un premier contact avec les textes pour un début de recherche et approfondir ensuite celle-ci au moyen d’instruments plus spécifiques. Les traductions permettent une approche plus aisée du texte original, le plus souvent latin, parfois grec. Les commentaires se limitent à l’essentiel. Donc, même s’ils contiennent un certain nombre de défauts, je suis heureux de disposer des volumes du CRRS, qui me permettent d’accéder à des textes que, sans lui, j’aurais trouvés avec difficulté ou purement et simplement négligés. Conclusion : il ne faut pas demander au CRRS plus qu’il ne veut donner et cette conclusion vaut pour le volume recensé.

Notes

1. J.M. Rainer et E. Herrmann-Otto, Corpus der römischen Rechtsquellen zur antiken Sklaverei (CRRS), Prolegomena, Stuttgart, 1999.

2. BMCR 2000.09.04. Voir aussi BMCR 2000.11.02 et BMCR 2000.12.11.