BMCR 2008.07.36

Le relazioni diplomatiche di Roma, Vol. II: dall’intervento in Sicilia fino alla invasione annibalica (264-216 a.C.)

, Le relazioni diplomatiche di Roma. Volume 5-8: Prassi diplomatiche dello imperialismo romano ; I-IV. Roma: Herder, 2005-2016. volumes 1-5 : illustrations ; 24 cm. ISBN 8885876994. €28.00.

Ce livre fait suite à la parution en 2004 d’un premier volume consacré aux relations diplomatiques de Rome de l’époque royale à la conquête de l’Italie. Dans le même esprit Filippo Canali de Rossi (pour simplifier FCR) propose une nouvelle recension de toutes les sources littéraires grecques et latines qui concernent la diplomatie romaine à un moment clé de son histoire: les guerres puniques et l’intermède durant lequel Rome fut impliquée dans les guerres illyriques. L’ouvrage qui compte 148 pages ( indices compris) s’organise en trois parties chronologiques: la première guerre punique (chapitre X); les guerres illyriques et l’expansion carthaginoise en Ibérie (chapitre XI); la seconde guerre punique (chapitre XII). Un appendice est consacrée à une étude plus approfondie du supplice de Regulus et à sa relation éventuelle avec la “tombe de Calatinus” (tombe “Arieti”) trouvée près de la Porta Esquilina (Rome).

La bibliographie est assez succincte pour une période aussi déterminante de l’histoire de Rome, mais les indices qui figurent à la fin de l’ouvrage sont précieux et utiles. Deux d’entre eux rassemblent les occurrences des noms propres (divinités, Romains, Italiques, étrangers) et celles des lieux et peuples.1 Les autres portent sur le vocabulaire diplomatique et les mots grecs et latins.

Chaque chapitre est introduit par un long exposé des événements diplomatiques, agrémenté de quelques notes infrapaginales signalant des sources épigraphiques comme les Fastes triomphaux. On peut regretter que les principaux protagonistes carthaginois n’aient droit qu’à des références aux notices de la RE. Si le rappel des faits n’est pas inutile, il ne suffit pas non plus à remettre en perspective les textes qui sont ensuite présentés selon un ordre que l’on peine parfois à discerner. Cette démarche ne permet surtout pas de rendre compte des diverses traditions que chaque témoignage véhicule, et c’est sans doute l’une des faiblesses majeures de l’ouvrage. Néanmoins, l’objectif de FCR était-il sans doute de proposer une compilation “d’archives”, ce qui est effectivement plus facile à consulter.

A la fin du volume, FCR propose une étude plus détaillée du supplice de M. Atilius Regulus et essaie de proposer une confrontation intéressante entre textes et représentations iconographiques. Parmi les épisodes d’ambassades célèbres, celle de M. Atilius Regulus pour le compte de Carthage qui le détenait prisonnier, tient une place de choix dans la tradition ancienne, car le sort terrible que le consul romain subit à son retour de Rome y devint un exemplum de dignitas. Le supplice devait remplacer le triomphe qu’il avait manqué et son récit donna lieu à plusieurs versions des faits. En effet, certaines traditions littéraires—notamment Sénèque et Silius Italicus—évoquent une crucifixion de M. Atilius Regulus, supplice d’autant plus terrible dans la mentalité romaine qu’il était associé à un citoyen. Cette mise à mort pourrait aussi trouver un écho dans les fresques de la tombe dite Arieti. FCR cherche d’abord à montrer que cette tombe peut être attribuée à Aulus Atilius Calatinus, qui était le neveu direct de Q. Fabius Maximus Rullianus.2 Dans ce cas, il est possible d’interpréter l’une des fresques qui figure un prisonnier attaché comme une scène de crucifixion en référence au supplice du consul romain. L’hypothèse qui se fonde sur la démarche menée par Filippo Coarelli sur le tombeau des Scipions est convaincante, même si on peut regretter que la bibliographie citée ne tienne compte que de travaux italiens.

Malgré les réserves que nous avons énoncées sur la méthode suivie par l’auteur, l’ouvrage sera utile pour tout chercheur qui entreprend de réunir les sources littéraires concernant les guerres puniques.

Notes

1. Les Carthaginois et les Grecs auraient mérité d’être distingués du reste des étrangers

2. Selon F. Coarelli ( Revixit Ars, 1996, pp. 29-30), ce dernier serait le détenteur d’une autre tombe plus connue dont un fragment de fresque datée de la première moitié du IIIe siècle est conservé au Musée du Capitole.