BMCR 2007.10.32

Médecins et maladies de l’Egypte romaine. Étude socio-légale de la profession médicale et de ses praticiens du Ier au IVe siècle ap. J.-C. Studies in Ancient Medicine, 32

, Médecins et malades de l'Égypte Romaine : étude socio-légale de la profession médicale et de ses praticiens du Ier au IVe siècle ap. J.-C.. Master and use copy. Digital master created according to Benchmark for Faithful Digital Reproductions of Monographs and Serials, Version 1. Digital Library Federation, December 2002.. Leiden: Brill, 2006. 1 online resource (xviii, 386 pages) : maps, genealogical tables.. ISBN 9789047408604. €139.00.

Il n’est pas si courant d’encenser un livre ou de le couvrir d’éloges. Ce n’est toujours pas ce à quoi la lecture de l’ouvrage de Marguerite Hirt Raj nous incite, tant l’auteur semble ne pas avoir cerné, ni compris et ni digéré son sujet.

Cette monographie est la publication remaniée de sa thèse de doctorat soutenue en 1996 à Genève sous la direction d’A. Giovannini. L’organisation de l’ouvrage est, de l’aveu même de l’auteur (pp. 5 et 6), déséquilibrée, puisque “le présent ouvrage est divisé en deux parties d’inégale importance: la première, qui forme le corps de ce livre, est une étude approfondie de la position sociale et du statut des médecins et de leur profession en Egypte romaine, essentiellement sur la base des sources papyrologiques; la deuxième, assez brève, s’intéresse au genre de médecine pratiquée par ces médecins, présente un court inventaire des maladies dont souffraient les Egyptiens d’après les papyri et examine les diverses options thérapeutiques qui s’offraient à un malade”.

L’ensemble est précédé d’un glossaire introductif de termes administratifs, topographiques, monétaires et calendaires employés tout le long des différents développements qui montre, d’emblée, les insuffisances de l’auteur: trop incomplet, fort incongru et dénué de toute référence bibliographique (tandis que des détails bien inutiles sont donnés un peu plus loin sur le solidus !). Attardons-nous sur un exemple: pourquoi y avoir placé la “jusquiame” accompagnée de ses traductions anglaise et allemande dont le lecteur n’a strictement rien à faire? D’ailleurs, il s’agit d’ hyoscyamus et non de hyoscamus montrant ici que Hirt Raj, qui semble malgré tout s’être particulièrement intéressée à ce terme botanique, n’en connaît pas l’étymologie signifiant littéralement fève de porc. D’autre part, c’est une Solanacée (S majuscule s’il vous plait) et non une solanée, ce dernier terme n’étant plus utilisé depuis 1945 environ!). Enfin, bien plus que des propriétés “hypnotiques et calmantes”, cette plante est connue pour ses effets atropiniques et psychotropes… Que d’erreurs en si peu de lignes!

Suivent un récapitulatif des abréviations épigraphiques et quelques cartes de l’Egypte romaine et du Fayoum, ce dernier étant l’un des sites privilégiés dans l’analyse de Hirt Raj.

L’introduction (1er chapitre) consiste en un rappel historique sur les études sociologiques en Egypte (sans aucune limitation chronologique), sur les différentes sources possibles (notamment papyrologiques), sur le caractère particulier de ce territoire, notamment en raison du statut fiscal et administratif tout à fait original octroyé par Rome à cette province. L’auteur s’attache ensuite à décrire la chôra égyptienne, dans tout ce qui l’oppose aux imposantes cités telle Alexandrie. Enfin, elle s’intéresse à l’intérêt de l’onomastique pour la détermination de l’origine sociale ou ethnique d’un individu, insistant bien évidemment sur les médecins; ceci apparaît d’une relative importance lorsqu’il s’agit de connaître l’origine égyptienne de souche, romaine, grecque, juive ou métisse d’un praticien (des exemples tirés de listes de recensement, d’inscriptions et de correspondances sont fournis).

L’analyse de fond commence véritablement au 2ème chapitre, consacré à l’étude de la profession médicale en Egypte romaine. On notera ainsi (p. 31) la dichotomie peut-être un peu forcée existant entre médecin de chôra et d’élite, le premier ayant moins de chance d’avoir accès aux écrits théoriques et aux traités de médecine. C’est une médecine à deux vitesses qui est décrite, sans que la deuxième ne soit forcément la plus efficace… En effet, Hirt Raj assure que l’esprit pratique et le bon sens ne sont pas systématiquement urbains, loin s’en faut. Pourquoi alors ne pas avoir assis son discours sur les lésions chirurgicales correctement consolidées et la présence de squelettes de sujets remarquablement âgés au sein des collections anthropologiques et paléopathologiques dites provinciales ?

Dans un grand nombre de cas, cependant, il apparaît difficile de distinguer, dans les témoignages qui nous ont été laissés, le médecin, le sorcier et le charlatan; ceci pose indubitablement une limite dans l’analyse des textes, d’autant plus que ces trois caractéristiques peuvent être imbriquées les unes dans les autres au fur et à mesure du temps, et en fonction des individus. Il semble néanmoins possible à l’auteur d’opposer le demiourgos (celui qui exerce la médecine à titre de gagne-pain) et l’architektonikos (le savant passablement enrichi par l’exercice de son art).

En pratique, la signature de véritables contrats d’apprentissage semble avoir été la règle, ceux-ci étant passés entre un apprenti médecin (de 13 ou 14 ans généralement) et un praticien qui accepte de le prendre en charge intégralement, pendant une durée de trois ans environ; de semblables contrats existaient pour d’autres professions que la médecine.

Au cours de ce cursus, en fonction des besoins ou des gots, il apparaît possible de développer une spécialité qui finira par devenir prépondérante dans l’activité du praticien. Pour survivre, ces spécialistes sont souvent contraints à voyager de cité en cité ( circulator), les médecins généralistes restant, eux, beaucoup plus sédentaires; à ce sujet, on conseillera à titre comparatif la lecture de la thèse de doctorat de Natacha Massar (Université Libre de Bruxelles) publiée chez De Boccard (Paris) en 2005 ( Soigner et servir. Histoire sociale et culturelle de la médecine grecque à l’époque hellénistique), que Hirt Raj ne cite malheureusement pas (probablement pour des raisons chronologiques).

L’auteur décrit ensuite quelques-unes des spécialités les plus couramment rencontrées en Egypte romaine: proctologues ( anales medicos, d’autant plus utiles que les parasites intestinaux pullulaient et étaient responsables de complications locales ano-rectales: hémorroïdes, fistules, fissures, ulcérations, etc.), oculistes (l’importante luminosité et les poussières de sable causant des lésions ophtalmologiques fréquentes; certains, notamment dans les villes, étaient même sur-spécialisés dans l’opération de la cataracte, cette intervention chirurgicale représentant d’ailleurs parfois leur unique activité!), circonciseurs de prêtre (mais une grande partie de la population égyptienne bénéficiant également des compétences de ces spécialistes), sage-femmes ( maia, initialement obstétriciennes, elle peuvent ensuite devenir de véritables femmes-médecin et être requises pour pratiquer l’examen médico-légal d’une femme victime de coups et blessures ou de viol), archiatres (initialement médecins royaux à la Cour des Séleucides, puis, par extension, médecins de Cour, notamment Ptolémaïque et impériale romaine, et chefs des médecins; à propos, pourquoi affubler systématiquement la A de ce mot d’un accent circonflexe qui n’a rien à y faire???), embaumeurs (une fonction originellement religieuse exercée initialement par un prêtre dénommé littéralement saleur ou ensevelisseur), hommes cultivés avec connaissances médicales ( pepaideumenos, équivalent de l’encyclopédiste ayant acquis un solide savoir tant théorique que pratique, plus ou moins teinté de principes philosophiques: Pline l’Ancien, Celse, etc.).

Le problème de la rémunération des praticiens est alors abordée. On aimerait d’abord pondérer l’enthousiasme déplacé de Hirt Raj lorsqu’elle affirme (p. 71) qu’aujourd’hui, “les professions libérales, du moins la médecine et le droit, sont tenues en haute estime et royalement rétribuées”… Quoi qu’il en soit, le médecin, en Egypte romaine, perçoit un salaire convenu ( merces) ainsi qu’un supplément en nature ou en argent, accordé une fois l’an. Un impôt, le iatrikon, consistait en une dose de blé versée par les colons militaires (grecs uniquement) aux médecins grecs en Grèce, Asie Mineure et Egypte; plus qu’un salaire à part entière, c’était surtout un supplément financier destiné à attirer certains médecins dans les chôra isolées (le résultat étant globalement le même que nos cartes sanitaires actuelles, avec ce but avoué d’éviter les zones vides de praticiens et d’équilibrer les présences médicales). Parfois, ils sont embauchés par la municipalité (contre rétribution spéciale bien entendu) afin de soigner des athlètes au cours de jeux… ou les blessés parmi les spectateurs indisciplinés. Enfin, des dons exceptionnels provenant de patients privilégiés étaient également possibles, ainsi que les revenus tirés de l’enseignement de leur art, de l’apprentissage à des élèves et d’activités parallèles (commerce, revenus terriens, etc.).

Le 3ème chapitre aborde très logiquement les différents types d’activités médicales.

Dans le secteur public, les fonctions des demosioi iatroi (médecins publics nommés par la cité et rétribués par elle), des experts médicaux (dont certains rapports ont été conservés) et des médecins militaires font l’objet d’une description à rallonge. L’organisation des valetudinaria, sortes d’infirmeries militaires plus que de véritables hôpitaux (les cas graves étant pris en charge chez des médecins de ville), est rappelée, avec cette limite archéologique qu’aucune structure de valetudinarium n’aurait encore été découverte sur le sol égyptien, et que seuls des fragments d’inscriptions attesteraient de leur existence (BGU VIII, 1564). Dans le secteur privé, les médecins de ville s’organisent en iatreion, cumulant les fonctions de cabinet de consultation, de salle d’opération, d’infirmerie, de pharmacie et… de lieu de rencontre. Des valetudinaria urbains sont également attestés, bien moins connus que les structures militaires; sous l’impulsion de la charité chrétienne et au bénéfice des pèlerins, d’autres structures vont voir le jour dès le 4ème siècle ap. J.-C., les nosokomeion, xenon, xenodocheion ou ptochotropheion (ce seront les premiers embryons de nos hôpitaux modernes).

Dans son 4ème chapitre, Hirt Raj s’intéresse au statut particulier du médecin égypto-romain, se demandant s’il ne serait pas privilégié… Sa définition même du type Romain par des critères onomastiques apparaît discutable, considérant “comme Romains ceux qui portent les tria nomina, même lorsque le cognomen est grec, ou des noms latins transcrits en grec”. Malgré cette limite, il apparaît que la grande majorité des médecins égypto-romains étaient recrutés dans une classe sociale formée de Grecs ou d’Egyptiens hellénisés. Un grand nombre sont citoyens romains, d’autres sont citoyens d’Alexandrie (statut juridique inférieur) et d’autres encore, étaient citoyens d’autres poleis d’Egypte (Naucratis, Ptolemaïs, Antinoopolis, … autant de statuts encore plus inférieurs que le précédent).

Certains médecins pouvaient également tirer des revenus complémentaires d’activités parallèles, plus ou moins en rapport avec leur profession ( Nebenberufe): fabrication d’outils médicaux, préparations pharmaceutiques, astrologie, conception d’horoscopes à vertus curatives (système iatromathématique), travail de la terre, etc. Concernant cette dernière activité, on sourira péniblement du caractère lyrique d’Hirt Raj, évoquant ce “Cincinnatus médical abandonnant ses légumes et ses olives pour courir au chevet d’un malade, lui administrer quelque potion et retourner ensuite à son champ!” (p. 203)… Moins idylliques, il est des médecins qui se révèlent, à la lecture de certaines sources papyrologiques, de fieffés menteurs, tel cet Antinoos qui a délibérément menti lors d’une déclaration sur l’étendue de ses terres non atteintes par l’inondation du Nil (p. 207).

Revenons à ces autres activités exercées en parallèle par ces praticiens égypto-romains: représentant légal pour une femme dans tout acte juridique ( tutor mulieris), écrivain public, messager, etc. Les médecins appartiennent donc à une sorte de petite bourgeoisie, propriétaires de domaines fonciers généralement limités leur permettant de vivre d’une façon un tout petit peu moins précaire que le reste de la population.

Juridiquement, les médecins sont parfois organisés en collège ou congrégations (un seul exemple est connu en Egypte romaine, à Alexandrie) afin d’assurer leurs droits qui, sur ce territoire, mêlent droits romain et local. Des droits qui sont parfois nécessaires lorsque le médecin est attaqué par ses patients ou par leurs descendants lorsque l’issue des soins est malheureuse: toute erreur thérapeutique grave et tout manquement à la législation (prescription d’un philtre d’amour, d’une potion abortive, d’un poison, etc.) peut donner lieu à une condamnation du praticien, à sa déportation, voire à sa mise à mort! Dans des circonstances autrement dramatiques, les médecins sont parfois considérés comme auxiliaires de justice, notamment au cours de l’inspectio ventris, c’est-à-dire de l’examen gynéco-obstétrical de femmes enceintes de leur tout récemment défunt mari; le but primordial de cet examen et de cette procédure est avant tout d’assurer la légitimité de l’enfant (une action juridique comparable existe en cas de divorce).

Le 5ème chapitre s’intéresse non pas à la thérapeutique prise isolément, mais intégrée à la nosologie et à la pratique diagnostique. Hirt Raj précise d’emblée que la langue officielle de l’Egypte romaine est le grec, et que l’activité médicale ne déroge pas à cette règle. Quatre grandes tendances de prise en charge curative sont alors dégagées et analysées point par point: rationnelle (ou scientifique, rejetant le plus possible toute origine surnaturelle aux maladies), magique (attribuant aux maladies une origine démoniaque, divine ou surnaturelle), religieuse (la seule guérison possible peut être divine, cette même entité étant à l’origine du mal) et populaire.

L’absorption des croyances et traditions grecques relativement facile par les Egyptiens est décrite, notamment le glissement Asclépios-Imhotep et la présence de nombreux iamata et proscynèmes sur des bâtiments égyptiens (temple d’Hatshepsout, Memnonion d’Abydos, ex-voto anatomiques de Philae, etc.).

Hirt Raj manque en revanche dramatiquement de données bibliographiques sur la paléopathologie égyptienne, ne mentionnant dans son propos (p. 265) que l’ouvrage de Scheidel et deux monographies de Dunand et Lichtenberg sur la nécropole de Douch. Quid des travaux de Ruffer, Macke, Nunn, Cockburn, Armelagos, Brothwell, Buikstra, Fleming, Grilletto, Harris, Sandison, Smith, Wells, Roberts, Thillaud, Grmek, Dasen, etc.? De nombreuses références anthropologiques et paléopathologiques majeures sont ici manquantes et nécessiteraient un ajout significatif. D’ailleurs, l’auteur ne se sert pas du tout de cet outil paléopathologique puisqu’il n’y est fait mention que deux fois sur près de 400 pages! Comment prétendre à une étude complète sur la profession médicale sans tenir compte de cette inestimable source d’information que sont les restes squelettiques et momifiés témoignant d’autant de gestes efficaces ou non de la part des praticiens?

L’auteur s’attarde, un peu plus loin, sur les ostraca du Mons Claudianus (carrières de marbre datées de la 1ère moitié du 2ème s. ap. J.-C.) conservant des listes de malades accompagnées, parfois, de leur affection correspondante et de leur durée d’arrêt de travail (O.Claud. 212-219, pp. 266-267 chez Hirt Raj). On est ainsi renseigné sur l’origine de certaines lésions décelées sur les squelettes, mais aussi sur certaines pathologies malheureusement invisibles en ostéo-archéologie: accident de travail avec blessure (chez 2 tailleurs de pierre, 1 poseur de coin, 3 manoeuvres et 1 trempeur), affection oculaire (chez 1 apprenti carrier, 1 marteleur, 1 trempeur), piqre de scorpion (chez 1 porteur d’eau), fièvre (chez 1 manoeuvre), inflammation de la luette (chez 1 transporteur de bloc). D’autres maladies sont abordées par d’autres ostraca de la même série (O.Claud. 220-223) dans le cadre de demandes de collyres, de bandages, de remèdes pour guérir une sévère amygdalite (ou angine?), etc. Quel dommage malheureusement que l’auteur n’ait pas profité des dix années de réécriture de sa thèse pour mettre à jour sa bibliographie! On lui conseillera la lecture de la monographie d’Eva Panagiotakopulu, Archaeology and entomology in the eastern Mediterranean (BAR 836, Oxford, 2000) au sein duquel elle découvrira les nombreux parasites mis en évidence sur le site même de Mons Claudianus, donc le contexte de survenue de certaines maladies infectieuses et inflammatoires.

En complément de cette série épigraphique, la reprise (incomplète) et l’analyse (tout aussi incomplète) par Hirt Raj des papyrus médicaux collectés et traduits par Marie-Hélène Marganne, confirme cette importance des atteintes muqueuses (ophtalmologiques et ORL) tout à fait logique compte tenu du climat désertique égyptien; d’autres maladies sont évoquées, faisant également l’objet de prescriptions (alopécie, épilepsie, maladies sexuellement transmissibles, lèpre, constipation, plaies et contusions, goutte, fièvres, etc.). Suit un développement consacré aux papyrus magiques faisant la part belle aux protections contre la mort ou les maladies ou, a contrario, jetant des sorts pathologiques sur les victimes…

Puis dans une section consacrée à l’étiologie et à la thérapie, Hirt Raj rappelle qu’un des premiers actes du médecin est de diagnostiquer la gravité du cas. Mais pourquoi ne cite-t-elle pas le mot de pronostic, un terme-clé que l’on attend dans tout son développement?

En conclusion, l’auteur rappelle que l’impressionnante quantité d’informations qu’elle a pu collecter et analyser est principalement due au matériel papyrologique (curieusement, sans jamais mentionner le CEDOPAL…). Certes, le quotidien de toute une population nous est rendu d’une façon nettement plus vivante et réaliste que dans d’autres territoires de l’Empire romain. L’auteur insiste sur le fait que, même si l’Ecole médicale d’Alexandrie était probablement l’un des fleurons de l’enseignement et de la recherche, son influence n’a été que très faible sur l’activité des praticiens de la chôra o prédominaient d’autres types d’exercice.

L’ouvrage d’Hirt Raj se termine sur une malheureuse négation de l’efficacité de la médecine byzantine: “Vers 440 à Constantinople, si les médecins sont bien présents, ils sont néanmoins impuissants à guérir leurs malades qui, en désespoir de cause, sont transportés à l’église o, par le truchement d’un rêve, Dieu leur indique le remède approprié et leur procure la guérison” (p. 310). On lui opposera l’impressionnante liste des publications de J. Lascaratos (Département d’Histoire de la Médecine et de Dermatologie, Faculté de Médecine, Athènes) pour juger, bien au contraire, de la vivacité et des excellents résultats de nombreux praticiens byzantins.

En annexe, on trouvera plusieurs listes rappelant qu’une longue énumération ne dispense pas d’un bon commentaire, aussi synthétique soit-il: inventaire d’archiatres, de médecins, de iatrikon, de rapports médicaux et expertises médicales, et de documents relatifs à des médecins militaires. On s’étonnera d’ailleurs de trouver dans un ouvrage supposé ne s’intéresser qu’à une période comprise entre le 1er et le 4ème siècle ap. J.-C., mention d’archiatres, de iatrikon et de médecins du 3ème au 1er siècle av. J.-C.!

En appendice sont traduites deux lettres à contexte médical (celle de Marcus à sa mère Antonia, et celle de Serenus à Antonia), commentées dans le corps du texte, témoignage vivant de l’activité des praticiens égypto-romains.

Suit enfin la liste des documents consultés (sources littéraires, inscriptions, papyri, autres), une bibliographie (dont on a déjà décrit plus haut le caractère incomplet et parfois incongru: que vient faire ici L’affaire Jésus par Henri Guillemin, Paris, 1982, sans notion de l’éditeur (Seuil), d’ailleurs?) et un index général.

Au total, c’est un ouvrage qui, il est vrai, fourmille d’informations, mais sans ordre et bouleversé par trop de parti pris. Celui qui voudrait utiliser un tel livre serait non seulement obligé de vérifier une à une chacune des sources citées par Hirt Raj, mais pècherait aussi considérablement par défaut, l’auteur n’ayant manifestement jamais mentionné ni usé de la base de données du CEDOPAL dirigé par Marie-Hélène Marganne (ce qui apparaît tout à fait inexcusable), ni confronté ses sources papyrologiques ou épigraphiques aux données paléopathologiques ou archéologiques.

Errata

p. 16, lire empereur pour empeur.

p. 185, n. 93, lire Recueil pour Receuil.

p. 249, n. 29, lire proviennent pour proviennnet.

p. 257, n. 62, lire sommes pour somme.

p. 258, n. 65, lire prophéties pour prophécies.

p. 264, ligne 15, lire propos pour propose.