BMCR 2006.08.07

Jumeaux, Jumelles dans l’Antiquité grecque et romaine

, Jumeaux, jumelles dans l'antiquité Grecque et Romaine. Akanthus crescens ; 7. Zurich: Akanthus, 2005. 332 pages : illustrations ; 28 cm.. ISBN 3905083205. €45.00/CHF 75.00 (pb).

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Depuis une étude sur le nanisme dans l’antiquité ( Dwarfs in Ancient Egypt and Greece, Oxford, 1993), V. Dasen (dorénavant VD) s’est acheminée, par une série d’études sur l’enfance et la gémellité, jusqu’à une thèse soutenue à Fribourg en 2000 et au livre qui en est la concrétisation. Plus qu’une mise au point, Jumeaux, jumelles dans l’antiquité grecque et romaine représente un aboutissement, une somme qui pourra servir utilement de point de départ et de référence. Le livre se compose de quatre chapitres (Médecine antique, Pensée mythique, Grèce archaïque et classique, Monde romain: l’Italie et les provinces) accompagnés de deux annexes (Définition médicale de la gémellité et Sources littéraires et iconographiques pour les jumeaux de la mythologie classique) et de trois index.

La gémellité n’est pas un sujet neuf, comme l’indique VD en introduction, mais elle a été objet d’études essentiellement d’un point de vue symbolique et religieux, avec une insistance particulière sur les Dioscures, y compris dans leurs liens avec les Nasatya-Asvin védiques, dans le courant dumézilien, et sur Romulus et Rémus (D. Briquel, A. Meurant). De nombreuses autres pistes étaient cependant susceptibles d’être suivies pour aborder la question, que l’on s’intéresse à l’anthropologie historique, à l’histoire de la médecine ou à ce domaine spécifique, entre médecine et psychologie, qu’est la “gémellologie”. La richesse du livre de VD tient justement à ce qu’elle tente de croiser des approches extrêmement diverses, rarement représentées par un seul auteur, au point de donner une vision à la fois générale et globale d’un sujet dont la caractéristique est de pouvoir se disperser en une multitude d’analyses. VD a pour programme de mener chaque analyse de façon indépendante, la séparation entre les domaines d’études montrant différents niveaux de représentation pas toujours compatibles entre eux: “si les correspondances entre les théories médicales et l’opinion commune sont nombreuses, le traitement des jugements imaginaires n’est pas toujours transférable à celui des jumeaux réels” (p. 15).

On s’étonnera peut-être de l’ordre des chapitres: l’analyse mythologique suit immédiatement le chapitre sur la gémellité dans la médecine antique, et semble interrompre un fil de discussion qui ne reprend qu’avec les deux derniers chapitres, qui procèdent à une réflexion socio-historique. On notera également quelques répétitions d’un chapitre à l’autre, voire à l’intérieur d’un même chapitre.

L’introduction justifie rapidement le sujet, rappelle la bibliographie existante et s’achève sur une analyse terminologique. VD précise bien les limites d’une enquête en ce domaine: l’usage par les auteurs anciens de périphrases et leur manque de précision rendent difficile la tâche de cerner de façon directe et simple le sens de δίδυμοι et de gemini. Loin de s’appliquer aux seuls jumeaux, ces termes désignent aussi à l’occasion des couples non gémellaires, comme Antigone et Ismène, et même des paires d’amis, comme Oreste et Pylade. Ce brouillage rend indispensable d’étudier les documents en contexte.

Le premier chapitre est consacré à la médecine antique. La géméllité met en jeu les notions de conception et de génération, et s’interprète à partir des deux courants majeurs que sont la médecine hippocratique et la réflexion aristotélicienne, qui s’opposent entre autres sur l’importance respective de l’homme et de la femme dans le processus et sur la détermination du sexe de l’embryon.

Pour le courant hippocratique, en particulier les auteurs du Régime et du Sur la nature de l’embryon, la gémellité représente la conception idéale, car elle dérive de la structure bipartite de la matrice. Une femme possédant deux cavités utérines et deux seins, elle est idéalement faite pour avoir des jumeaux, cette idée existant, au moins partiellement, chez les présocratiques (Démocrite, Empédocle) et se retrouvant chez Galien. Les triplés, quadruplés et quintuplés n’entrant pas dans ce système, ce sont eux qui représentent l’anormalité. La ressemblance entre les jumeaux est également soulignée, jusqu’à l’idée d’un synchronisme parfait entre les jumeaux. On trouve là une des formes de la définition complexe du couple gémellaire, entre identité et différenciation.

Chez Aristote au contraire, on trouve une “conception tératologique de la gémellité” (p. 29): le fait que l’homme soit unipare et l’existence de jumeaux siamois sont pour Aristote les justifications principales d’une condamnation de la gémellité. A l’inverse des hippocratiques, c’est la dissemblance physique entre jumeaux qui est soulignée, ainsi que le fait que des jumeaux sont souvent de sexe différent.

La gémellité pouvait en particulier être expliquée par le phénomène de superfétation, c’est-à-dire par la fécondation d’un ovule alors qu’une grossesse était déjà en cours. Ce phénomène rare, dont l’existence a été démontrée par la médecine moderne, permettait d’imaginer la conception de deux enfants par un même père ou deux pères différents, avec un intervalle de temps (c’est ce modèle que l’on retrouve à l’oeuvre dans l’histoire d’Héraclès et d’Iphiclès). Il permettait surtout d’expliquer, lors d’un accouchement, la présence d’un embryon insuffisamment développé en plus de l’enfant arrivé à terme, ou d’une mort in utero. Cette interprétation faisait peser sur la mère le risque d’une condamnation pour adultère, voire pour comportement sexuel débridé (c’est le cas de Faustine la Jeune), et laissait planer un soupçon d’illégitimité sur l’un des jumeaux.

Les cas de jumeaux siamois, au même titre que les difformités, étaient interprétés par Aristote et les présocratiques comme le résultat d’un surplus de matière séminale qui provoquait une division anormale de la semence. Le manque de documentation sur le sujet montre peut-être la faible implication des médecins antiques dans le traitement des pathologies de la petite enfance et l’importance du rôle des sage-femmes pour tout ce qui touchait à la périnatalité. De la même façon, on trouve peu de développements dans la littérature médicale antique sur les grossesses multiples. VD relève cependant la mention de l’Egypte comme terre propice à la gémellité, et analyse avec finesse un ensemble de documents, dont les résultats d’un recensement dans les nomes Arsinoïte et Oxyrhinchite (p. 46), qui permettraient éventuellement d’aller dans ce sens. L’analyse archéologique et paléopathologique montre cependant combien il est hasardeux de conclure immédiatement à l’existence de jumeaux à partir de la découverte du corps de deux enfants ensevelis ensemble, et VD invite à juste titre à la prudence en ce domaine.

Dans un deuxième chapitre consacré à ce que VD appelle la “mythologie classique” (p. 56), l’auteur examine, grâce aux documents littéraires et iconographiques, environ 80 “paires gémellaires”, et note combien il est difficile d’en dresser un tableau simple et cohérent, tant les paires évoluent entre antagonisme et extrême affection, “entre duo et duel” (p. 56). Reprenant en partie les conclusions déjà établies par l’analyse comparatiste d’inspiration dumézilienne, VD sélectionne deux thèmes dont elle fait des moments clés pour l’étude du couple gémellaire, la naissance et l’enfance d’une part, et l’âge adulte d’autre part. Pour la naissance et l’enfance des jumeaux, VD note une ambivalence récurrente entre fécondité et souillure. La gémellité est conçue comme la conséquence de la puissance sexuelle du père, en particulier quand celui-ci est un dieu comme Zeus ou Poséidon, et que l’un des jumeaux est conçu par superfétation (exemple des Dioscures ou d’Héraclès et Iphiclès). A l’inverse, cette même superfétation est le signe d’une illégitimité, et motive la persécution d’un jumeau ou des deux jumeaux par un tiers (Héra, le plus souvent).

Dans une deuxième partie du même chapitre, intitulée “Effets de couple”, VD interroge les épisodes de la vie adulte des jumeaux. Elle montre que ces épisodes mettent en scène des jumeaux exemplaires, soit identiques, soit complémentaires, ou bien des jumeaux monstrueux, soit solidaires, soit opposés. Peut-être VD aurait-elle pu résumer son propos en disant plus clairement que les couples gémellaires obéissent à un système à quatre cases, organisé par deux paires de termes antithétiques, la normalité et l’anormalité du couple d’une part, et l’identité et la différence entre les deux membres du couple de l’autre. Une citation élégante de Nigidius Figulus (p. 104), qui donne pour étymologie à frater l’expression fere alter, aurait de la même façon pu être plus développée. Le chapitre décline ce modèle cas par cas, en décelant dans chaque histoire les thèmes de la philia et de la philadelphia (Dioscures, Héraclès et Iphiclès, Amphion et Zéthos, etc) ou leur inverse, la rivalité et l’antagonisme (Proclès et Eurysthénès, Romulus et Rémus, Etéocle et Polynice, etc.).

Dans une troisième partie, “Compétences gémellaires”, VD reprend les analyses duméziliennes en développant l’idée que les couples gémellaires sont caractéristiques de la troisième fonction: comme protecteurs de la jeunesse et de la vie civique (athlètes, guerriers), de la santé et de la procréation (courotrophie, eschatologie), et intermédiaires entre les hommes et les dieux (divination, poésie), les jumeaux grecs, d’après VD, poursuivent le modèle indo-européen et l’affinent. Cette partie est sans doute la moins convaincante de tout l’ouvrage, étant donné que la démonstration repose avant tout sur les Dioscures. Non seulement VD n’intègre que de façon isolée d’autres couples gémellaires (Paliques, Pénates, Apollon et Artémis), mais elle associe d’autres figures dont on a du mal à percevoir le rapport avec la gémellité (Charites, Léto). En ne différenciant pas suffisamment ce qui relève du culte et ce qui relève du mode narratif, et en généralisant abusivement ce qui n’est valable que pour les Dioscures, VD propose un modèle systématique qui n’est pas opérant.

Plus généralement, dans chacune de ces parties, les citations sont abondantes, et l’analyse iconographique est fouillée, mais ce chapitre ne parvient pas à emporter complètement mon adhésion. Une première raison tient à la méthode d’analyse: les images comme les textes sont rarement mis en contexte, et les documents servent à produire une sorte de vulgate mythographique qui fournit le point de départ de l’analyse. Les éléments donnés par Nonnos de Panopolis pour tel ou tel personnage sont ainsi mis sur le même plan que les informations données par Hygin ou Pindare, alors que la diversité des genres pratiqués par ces trois auteurs rend difficile de mettre les versions sur un pied d’égalité (même si c’est un parti pris du genre mythographique et plus encore des dictionnaires de mythologie). Ceci est particulièrement visible pour des personnages comme les enfants de Médée (p. 70-72), pour qui VD énumère différentes versions contradictoires entre elles sans relever suffisamment le statut de ces contradictions,1 alors qu’elle a bien vu, comme pour les Dioscures, que ces contradictions sont essentielles pour caractériser la paire gémellaire.

Comme l’auteur considère que les documents s’organisent dans une “mythologie classique” qu’une accumulation de récits de types mythographiques permet de transposer, elle affadit les différences imposées par le recours à l’iconographie et le recours au texte, de même qu’elle réduit trop les problèmes soulevés par le couple gémellaire aux thèmes de la rivalité et de l’affection. En prenant pour thème la gémellité, VD renverse certaines perspectives: il me semble que la gémellité sert dans un grand nombre de récits de moyen d’expression pour d’autres thèmes, comme ceux du rapport entre immortalité et mortalité pour les Dioscures, mais qu’elle ne constitue pas une fin en soi.2 La liste de ces jumeaux tourne ainsi à une liste de personnages, sans que soit suffisamment explicitée la raison pour laquelle ces personnages sont spécifiquement des jumeaux.

L’analyse pose une troisième difficulté, complémentaire des deux premières: le lecteur perd de vue souvent ce qui rend la gémellité spécifique. VD développe ainsi l’idée que les récits sur les jumeaux mettent en scène de façon récurrente un abandon ou une exposition, et l’exclusion de la mère, ce qui est sans doute exact, mais non particulier aux jumeaux. Le temple d’Apollonis à Cyzique (p. 101-103), que VD détaille et qui présentait sur ses bas-reliefs un nombre considérable de paires gémellaires, montre aussi quelques personnages, comme Persée, dont l’histoire se modèle sur celle des jumeaux, mais qui restent enfants uniques. A partir du moment où une paire fraternelle comme celle d’Atrée et Thyeste, qui ne sont pas des jumeaux, est intégrée dans l’étude (p. 140), parce qu’ils se conduisent comme des jumeaux, où s’arrête donc l’étude de la gémellité? Les dernières études de la partie sur les “Effets de couple” semblent ainsi sortir du cadre, même si elles ont bien sûr à voir avec elle: peut-être faudrait-il souligner plus explicitement les lignes de partage pour des personnages commes Géryon, les Muses, les Erinyes ou les Charites. De la même façon, ce qui est valable pour les Dioscures ne l’est pas forcément pour les autres jumeaux, et on peine à voir ce qui, chez les Dioscures eux-mêmes, permet d’établir un rapport entre leur nature gémellaire et leurs compétences.

Le troisième chapitre, qui porte sur la Grèce archaïque et classique (et inclut en fait des documents d’époque hellénistique et impériale, par exemple p. 212-213 et 228), oriente le lecteur vers une appréhension socio-historique du phénomène gémellaire. VD pose de façon explicite cette fois les difficultés posées par la faiblesse de notre documentation et se demande si la relative absence des jumeaux de nos sources est due aux aléas de la transmission historique ou reflète une gêne culturellement déterminée à les représenter. Alors que les nains abondent, en particulier dans l’iconograpie, les jumeaux semblent curieusement en retrait, “omniprésents et indiscernables” (p. 221). Ceci tient d’abord à la difficulté pour un moderne de rapporter ce qui est du domaine de la convention iconographique au réel: l’absence de représentation réaliste rend l’évaluation quasiment impossible. La question de la spécificité du couple gémellaire par rapport à un enfant unique est posée, même si on aurait aimé la voir traitée avec plus de fermeté encore: les poèmes de l’ Anthologie grecque sont envisagés comme de simples témoignages, et non des constructions littéraires (p. 200-201; p. 203), et la place des jumeaux dans les rites de passage n’est pas très claire (p. 214). L’interprétation symboliste, déjà à l’oeuvre dans le chapitre sur la pensée mythique, se retrouve parfois appliquée sans nuances, alors que certains des termes qu’elle introduit font débat: un “chevreau vivifié par le lait maternel” (p. 202) est une interprétation brutale d’un vers d’une lamelle de Thourioi (II, B1, 10 Pugliese Carratelli) dont le sens est loin d’être évident;3 “l’espoir de renaissance du défunt dans l’au-delà” que symboliseraient des berceaux chypriotes de l’Age du Bronze (p. 207) est un concept eschatologique dont il faudrait démontrer la pertinence;4 la référence à une Terre-mère courotrophe (p. 203 et 209; cf. aussi p. 247) demanderait quelques précautions.5

Le quatrième chapitre, qui concerne le monde romain, tranche sur le précédent par l’abondance des témoignages et des documents, qui illustrent l’attention portée par les Romains au signe que les jumeaux sont susceptibles de représenter. VD distingue entre deux cas, les couples gémellaires et ce qu’elle appelle les “excès gémellaires” (naissances multiples et jumeaux siamois). La naissance d’une paire de jumeaux semble avoir été considérée en général comme faste, malgré les dangers d’une telle naissance pour la mère comme pour les enfants. L’influence de la doctrine hippocratique (p. 235) est cependant douteuse, le monde romain fonctionnant suivant ses schémas propres. Le monde politique romain en particulier semble avoir exploité la comparaison avec des couples de jumeaux mythiques, en particulier les Dioscures (enfants de Sylla, de Drusus le Jeune, de Marc-Aurèle), afin de conforter la famille régnante. Plus qu’une politique nataliste, c’est une nouvelle image de Rome qui semble être promue, l’iconographie de la louve allaitant les jumeaux évoluant (sans être remplacée) vers celle de la Pax Augusta allaitant des jumeaux (Ara Pacis, p. 242-244). Même des frères non jumeaux sont comparés aux Dioscures et sont ainsi “gémellisés”6 (frères Ogulnii, Gaius et Lucius Caesar, Tibère et Drusus, Constantin II et Constance II). La suite du chapitre donne une foule de détails qui tendent à dresser le tableau d’une vie de jumeaux dans le monde romain, de la naissance à la mort, mais la description est dispersée et le fil des idées est parfois malaisé à suivre.

Le chapitre s’achève sur les ostenta que représentent les naissances multiples. Malgré l’exemple des Horaces et des Curiaces, les triplés et les jumeaux en nombre supérieur sont ressentis comme un trouble à l’ordre des choses. Ils ne sont cependant pas mis à mort, alors que c’était le cas souvent pour les siamois ( bicipites), dont la venue était perçue comme une souillure qu’il fallait éliminer rituellement.

Une conclusion générale, en français et en anglais, reprend les points principaux de la démonstration.

Le livre de VD est d’une excellente facture, même s’il n’est pas totalement irréprochable. On peut relever dans le texte lui-même quelques rares inexactitudes, dont voici la liste. A la n. 14 p. 14, le Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine de P. Grimal ne date pas de 1976, mais de 1951. On trouve une une phrase inachevée p. 38. Un esprit doux superflu est ajouté à Ἀνακες p. 105. La ville de Tirynthe est orthographiée “Tyrinthe” p. 140. Le nom “Dexaménos” comporte un accent superflu p. 148. L’esprit rude de ῥόδον est mal placé p. 254. De façon générale, on remarque une transcription parfois curieuse des noms grecs, empruntée en fait, comme cela est précisé par l’auteur p. 298, au Dictionnaire de P. Grimal, mais qui n’en est pas moins incohérente par endroits (l’usage du k pour “Adikia” et “Dikè”, mais pas pour les autres noms propres; la transcription “Chalkioikos” p. 112), voire vieillie (Podalire, et non Podalirios, p. 192, 295 et Index p. 332; Radamanthe, et non Rhadamanthe, p. 103 et Index p. 328). Le fils de Constantin Constance II est désigné sous sa forme latine p. 250 (Constantius). Dans le même ordre d’idée, la transformation des noms d’auteur en leur équivalent latin dans l’Index est curieux: je ne comprends pas pourquoi il y avait besoin d’établir des rubriques sous la forme “Hippocrates”, “Ammianus Marcellinus” ou “Isidorus Hispalensis”, alors que le texte les cite régulièrement sous la forme “Hippocrate”, “Ammien Marcellin” ou “Isidore de Séville”.

Le système des Index serait plus particulièrement à revoir. On y trouve quelques coquilles, comme un “Ps. Quint.” qui est resté abrégé (p. 317), “zodiac” pour “zodiaque” (s. v. Gémeaux, p. 325), “Atnilon” pour “Antilon” (s. v. Tyndaridae, p. 332), ou un doublet “Terenouthis” / “Therenouthis” (p. 329), seule la première forme étant correcte. Une référence à Damigéron-Evax n’est pas répertoriée sous la rubrique “Lapidaires grecs” p. 315. Surtout la répartition des noms propres entre les trois index, même si elle est justifiée par l’auteur p. 18, rend la consultation malaisée et impose de consulter parfois les trois index pour un même personnage, avec des risques de répétitions et de renvois peu pratiques.

On regrettera donc que la réflexion de VD n’ait pas été présentée de façon plus systématique, tout en lui sachant gré d’avoir fourni un travail colossal et (le plus souvent) exemplaire.

[For a response to this review by Vinciane Pirenne-Delforge, please see BMCR 2006.09.20.]

Notes

1. Les récits sur les enfants de Médée, qui ne parlent jamais d’eux comme de jumeaux, et qui en portent le nombre de deux à sept, s’organisent en une série de sources très diversifiés et s’articulent autour de différentes interprétations antiques du rituel corinthien dans le sanctuaire d’Héra Acraia. Cf. S. I. Johnston, “Corinthian Medea and the Cult of Hera Akraia” in J. J. Clauss, S. I. Johnston (eds), Medea. Essays on Medea in Myth, Literature, Philosophy and Art, Princeton, 1997, p. 44-70 (cité par VD); C. Delattre, “Interprétations rituelles de Médée à Corinthe” in B. Cuny, C. Guérin, A. Berra (eds), Médée. Versions et interprétations d’un mythe, à paraître.

2. Pour une esquisse d’analyse sur ce thème, cf. C. Delattre, Manuel de Mythologie grecque, Paris, 2005, p. 106-117.

3. G. Pugliese Carratelli, Les lamelles d’or orphiques. Instructions pour le voyage d’outre-tombe des initiés grecs, Paris, 2003, p. 110-113.

4. Cf. pour la même période le débat sur l’eschatologie mycénienne, de C. Sourvinou-Inwood, Reading Greek Death, Oxford, 1995, au récent livre de Ch. Gallou, The Mycenaean Cult of the Dead, Oxford, 2005 (BMCR 2006.07.18).

5. Dans une bibliographie surabondante, cf. L. Goodison, Ancient Goddesses, Madison, 1999 (BMCR 1999.10.03); S. Georgoudi, “Gaia / Gê: entre mythe, culte et idéologie” in S. de Bouvrie (ed.), Myth and Symbol I, Bergen, 2002, p. 113-134 (BMCR 2004.01.16).

6. Le néologisme est utilisé p. 228 et p. 248.